© Fondation Cartier pour l'Art Contemporain - Olga de Amaral


Olga de Amaral - SECONDARY
du 12 oct. au 16 mars 2025

Fondation Cartier pour l'Art Contemporain
261 boulevard Raspail
75014 Paris

www.fondationcartier.com

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande rétrospective en Europe d’Olga de Amaral, figure incontournable de la scène artistique colombienne et du Fiber Art. L'exposition rassemble près de 80 œuvres créées entre les années 1960 et aujourd’hui, dont beaucoup n’ont jamais été présentées hors de Colombie. Outre les créations vibrantes à la feuille d’or qui ont fait la notoriété de l’artiste, l’exposition révèle ses toutes premières recherches et expérimentations textiles ainsi que ses pièces monumentales.

"En construisant des surfaces, je crée des espaces de méditation, de contemplation et de réflexion. Chaque petit élément qui compose la surface est non seulement signifiant en soi, mais entre en résonance avec l’ensemble, tout comme l’ensemble entre profondément en résonance avec chacun des éléments qui le composent." - Olga de Amaral

Depuis les années 1960, Olga de Amaral repousse les limites du médium textile en multipliant les expériences sur les matières (lin, coton, crin de cheval, gesso, feuille d’or ou palladium) et les techniques : elle tisse, noue, tresse, entrelace les fils pour créer d’immenses œuvres tridimensionnelles. Inclassable, son art emprunte tant aux principes modernistes, qu’elle découvre à l’académie des arts de Cranbrook aux États-Unis, qu’aux traditions vernaculaires de son pays et à l’art précolombien. Après avoir présenté six œuvres de la série Brumas dans le cadre de l'exposition Géométries Sud en 2018, la Fondation Cartier retrace l’ensemble de la carrière d’Olga de Amaral et célèbre celle qui a marqué une véritable révolution dans l’art textile.

Un nouveau regard sur l’œuvre d’Olga de Amaral

Bien qu’internationalement reconnu, le travail d’Olga de Amaral a rarement été présenté en Europe. L’exposition propose une approche nouvelle et complète sur la carrière de l'artiste et dévoile toute la complexité de sa pratique. Sans adopter un parcours rigoureusement chronologique, l'exposition met en lumière ses différentes périodes artistiques : de ses recherches formelles (sur la grille, la couleur), à ses expérimentations (sur les matériaux et l’échelle), en passant par les influences qui l’ont nourrie (l’art constructiviste, l’artisanat latino-américain, l’époque précolombienne). Avec cette exposition, la Fondation Cartier fait découvrir les audaces de cet art textile, longtemps relégué au second plan car perçu avant tout comme un art décoratif pratiqué essentiellement par les femmes. Résolument en lien avec les dynamiques de l’art abstrait post Seconde Guerre mondiale, les réalisations ambitieuses d’Olga de Amaral s’éloignent du cadre conventionnel de la tapisserie traditionnelle. Cette rétrospective montre notamment son apport essentiel à l’avant-garde artistique des années 1960, 1970 et 1980.

Le paysage et la couleur comme langages

Olga de Amaral développe, lors de son année à l’académie Cranbrook (1954-1955) aux ÉtatsUnis, un intérêt profond pour la couleur et mène des expérimentations radicales avec la matière, la composition et la géométrie. À son retour en Colombie en 1955, elle mêle cet apprentissage à ses connaissances des textiles anciens de son pays et déploie un style spontané et expansif inspiré de l’histoire et des paysages de sa terre natale : les hauts plateaux de la cordillère des Andes, les vallées et les vastes plaines tropicales inspirent ses œuvres par leurs formes et leurs tonalités. Deux grandes séries présentées dans l’exposition expriment tout particulièrement cet intérêt : les Estelas (Étoiles) et les Brumas (Brume).

Débutées en 1996, les Estelas prennent la forme de stèles dorées, composées d’une structure tissée en coton très rigide et recouvertes d’une épaisse couche de gesso puis de peinture acrylique et de feuilles d’or qui font presque oublier le tissu. C’est dans les années 1970 qu’Olga de Amaral découvre par le biais de son amie la céramiste Lucie Rie la technique japonaise du kintsugi, consistant à réparer un objet en mettant en valeur ses lignes de faille avec de la poudre d’or. Ce métal devient rapidement l’un de ses matériaux de prédilection, lui permettant de transformer le textile en une surface irisée qui diffracte et reflète la lumière. En 2013, Olga de Amaral initie une nouvelle série intitulée Brumas, des tissages aériens en trois dimensions, légèrement mouvants et qui laissent apparaître des motifs géométriques simples directement peints sur les fils de coton. Cette fois, c’est un nuage, une pluie fine de couleur pure que l’artiste nous invite à traverser.

Commissaire : Marie Perennès
Coordination de l'exposition : Aby Gaye

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