A propos Mathieu Lesecq Abibb :
Les tableaux de mon arrière-grand-père Charles Frechon ayant baigné toute mon enfance, la voie de la peinture m'a toujours parue évidente, celle de l’abstraction, moins évidente, est venue plus tard.
Diplômé des Arts Appliqués à Paris en 1986, je commence mon parcours pictural dans les années 2000, lauréat du grand prix de la Fiaac en 2014 et l'année suivante, lauréat du prix « ART Absolument », au 69eme Salon des Réalités Nouvelles, je poursuis mon activité de peintre du côté de Pézenas.
Mon travail s'élabore selon un procédé de tressage, de chevauchements, par une accumulation de gestes ou d’événements qui fait entrer en interférence plusieurs plans superposés.
Dans ces œuvres réalisées en acrylique sur papier, alors que d'autres font l'éloge du presque rien, ici je fais l'éloge du presque tout. C'est un travail d'atelier long et contemplatif qui déclenche la plupart de ces gestes et de ces événements, certains issus d'une nécessité, d'autres d'un hasard, et ce hasard devient parfois une nécessité. Chaque nouvelle couche, en même temps qu'elle recouvre l'ancienne, garde par imprégnation la mémoire de la grille originelle.
Du pur blanc initial à la structure finale s'édifient toute une gamme visuelle, aboutissant tantôt à un tracé précis aux minuscules détails, tantôt à des aplats dilués plus abstraits, un clavier de valeurs, de tonalités, d'épaisseur, une trame qui rend visible, par la résurgence des lignes de force, les tensions internes au tableau.
L'action du peintre semble s'effacer et, à travers un jeu formel et chromatique de textures riches et variées, capable de faire « grincer » la pureté de la grammaire abstraite, laisser place, aux échos et aux humeurs du monde sans jamais les illustrer.