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    Bouée Mésange Bleue

    450 €
    Laque sur bouée métallique travaillée par la mer, 20 cm de diamètre
    20
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    A propos Julie Dalmon :

    Julie Dalmon (1978, Saint Brieuc, France) vit et travaille entre Paris et Marseille.

    Julie DalmonIssue du monde de l'installation et sculptrice avant tout, Julie Dalmon ne s'est tournée vers le dessin qu'en 2016 avec sa série Taureaux, des petites scènes érotiques entre bovides représentées sur des omoplates de veau. Une matière qui se prépare, s'apprivoise, s'appréhende différemment des autres. Son rapport à l'intime est ainsi double: initié par l'érotisme des dessins, amplifié par l'organicité des matériaux. Rien d'anodin dans les choix de l'artiste de l'impétuosité du taureau à la puissance évocatrice des huitres qui serviront de supports pour ses Oubliées (2017), Julie Dalmon nous montre le chemin vers une pratique qui renoue avec les sens.


    « Ma recherche artistique est construite en écho au passé lointain, celui à partir duquel une civilisation s’est bâtie, ou au passé proche, voire intime quand il revêt un caractère universel. Les dynamiques de défense et de survie sont mon vocabulaire. Les matières sont mon point de départ. Je choisis celles qui sont chargées d’un pouvoir ou d’une symbolique qui vient contrarier, renforcer ou infléchir la forme. Par le dessin ou la peinture, je les réactive, qu’elles soient artificielles comme les bouées de plastique usées par la mer, ou naturelles, préservées et anoblies comme les os d’animaux, les coquilles d’huîtres oubliées qui ont trop grandi. »


    « Julie Dalmon utilise un répertoire de matières singulières : colophane, graphite, lignite, os et savon. Ses oeuvres résistent aux apparences, opposent à la pensée standardisée leur résonance humaniste.»
    (ART PRESS n°436, Introducing, septembre 2016)



    Expositions /

    2024
    • Complément d'objet (Regard sur une collection), Centre d'Art Aponia

    2022
    • Artistes pour Madagascar, Vente humanitaire @fazasoma, édition « Petits Papiers ».


    2021
    • Érotique… à dessein, Galerie Open space, Sète.
    • Abracadabra comme des castors, Cabane Georgina, Marseille.
    • Natura Artis Magistra, Galerie Jeune Création, Romainville.
    • Teritoires étranges, Galerie Rêvons c’est l’heure, Tours.
    • Salon de la Mort, Galerie The Bridge by Christian Berst, Paris.


    2020
    • Amour II, Galerie Héloïse, Paris.
    • En être, Jeune Création 70ème édition, Galerie Thaddeus Ropac à Pantin.
    • No Prohibida, Galerie N5, Montpellier.
    • Salo VIII, Paris 11.
    • Le pouvoir se charge de vous, Galerie Jeune Création, Romainville. Commissariat Jérémy Chabaud.
    • Le Salon de la Mort, Espace Bertrand Grimont, Paris. Commissariat Laurent Quénéhen.


    2019
    • Eloge de la Curiosité, Galerie Henri Chartier, Lyon. Commissariat Lisa Toubas.
    • La mascarade du chemin du Mauvais-Pas pour la Rose, La Cabane Georgina, Marseille. Commissariat Jérémy Chabaud.
    • Paréïdolie, Salon du dessin, avec la galerie Jeune Création, Marseille
    • Humanimalité, Galerie Point Rouge, Saint-Rémy-de-Provence
    • Nord, Espace Art & Liberté, Charenton-le-Pont
    • SALO VII, Salon du dessin érotique, Paris 11ème
    • La Nuit des temps, La Ville A des arts, Paris 18ème. Commissariat Laurent Quénéhen.
    • Mach 1, Julio Artist Run Space, Paris 11 ème. Commissariat Laurent Quénéhen.


    2018
    • Les alligators souriants, Le Shakirail, Paris
    • Anima* / anim.aux, au 100, Paris. Commissariat Nathalie de la Granville.
    • Extraterrestre, à La Cabane Georgina, Marseille. Commissariat Jérémy Chabaud.
    • SALO VI, du 14 au 18 juin, Salon du dessin érotique
    • Fragment d’un voyage amoureux, solo show, chez Charly, Paris. Commissariat Laurent Quénéhen.
    • PAR(T)COURS PARKUNST, festival de land art, Parc de Woluwe, Etang long, Bruxelles. Commissariat Guy Malevez.


    2017
    • Esthétique de la rage, Espace d’art Aponia, Villiers-sur-Marne (93). Commissariat Laurent Quénéhen.
    • La Violence ou la danse Résidence à La Mue de Karine Saporta (Cairon, 14) avec la Brigade des Images
    • SALO V Salon du dessin érotique, Galerie Episodique, Paris 11.
    • Vaudou Avec Odonchimeg Davaadorj, Maël Nozahic et Marilena Pelosi. Galerie de la Voûte, Paris 12.


    2016
    • Assignée en résidence, Exposition personnelle, Espace d’art Aponia, Villiers-sur-Marne (93). Commissariat Laurent Quénéhen.
    • SALO IV Salon du dessin érotique, 24Beaubourg, Paris 4. https://www.artpress.com/2016/03/31/salo-iv-salon-du-dessin-erotique/


    2015
    • Garde Corps, Exposition personnelle, Galerie du buisson, Paris 10. Commissariat Laurent Quénéhen.
    • Le premier jour de l’été, Espace d’art les Salaisons, Romainville (93).
    Avec Stéphane Bérard, Adriano Cicero, Véronique Ellena, Irzouts, Claude Lévêque, Myriam Mechita, Tami Notsani, France Valliccioni.
    • Duo d’artistes, Théâtre Rutebeuf, Clichy-la-Garenne (92). Commissariat Alison Bignon.


    2014
    • Couleurs d’automne, Résidence suivie d’une exposition Land Art au lac de Machilly, Haute Savoie.
    • Le Deuxième sexe, Espace d’art les Salaisons , Romainville (93).
    Avec Tamina Beausoleil, Maike Freess,Marie Maurel de Maillé, Markela Panegyres, Sarah Roshem, Alice Sfintesco
    • Paradoxa, Galerie Grand E’terna, Paris 8ème
    Avec Dana Cojbuc, Vincent Corpet, Cécilia Jauniau, Thomas Lévy-Lasne, Marc Molk, Julie Navarro, Jérôme Rappanello,Sarah Roshem, David Schaffer, Alberto Sorbelli, Ilona Tikivicki. Commissariat Laurent Quénéhen.


    2013
    • 9m2, Mairie du 2ème, Paris Avec Perrine Lacroix, Auréline Roy, Jean-Baptiste Labarrière, Lucile Marin, Manu Combet, Odette Bombardier. Commissariat Christine Acherouf-Kébir
    • Fire Wire, sculptures et vidéo,.Espace des Blancs Manteaux, Paris 4ème Avec Emilie Benoist, John Cornu & Romain Boulay, Camille Goujon, François Guibert, Mehdi-Georges Lahlou, Frédéric Liver, Hidéo Morié, Cécile Noguès, Eric Pougeau, Sarah Roshem, Laurent Sfar, Ilona Tikvicki, Aude Tincelin, France Valliccioni & la Brigade des Images. Commissariat Laurent Quénéhen.
    • SALO, Espace d’art Les Salaisons, Romainville (93)


    2012
    • Brooklyn Romainville, Résidence suivie d’une exposition, Espace d’art les Salaisons , Romainville (93) Avec Claude Levêque, André Robillard et Perrine Lacroix.


    2010
    • Installations libres, Grand Palais, Paris
    Avec Nicolas Bernière, Jean-Luc Bruniaux, Ewa Chacianowska, Uwe Jonas, Marc Lager, Laurence Le Constant, Camille Mercandelli-Park, Virgilio Patarini, Ana-Paula Portilla, Yarmilla Vesovic, Jette With. Commissariat Ewa Nowak.
    • Le verre, Mairie du 5ème arrondissement, Paris Commissariat Michel Goethals.
    • EAC, installations, Chapelle de la Salpétrière, Paris
    • Une saison en Enfer, Espace d’art Les Salaisons, Romainville (93)
    Avec Gwenaël Billaud, Vanessa Fanuele, SR Labo, Ilona Tikvicki.


    Medias

    A propos de Julie Dalmon

    "J'ai reçu des pattes entières avec la chair, la peau, les tendons, les griffes. Je les ai patiemment découpées, au scalpel, malgré l'odeur de la mort. Ce ne sont pas des tubes de peintures que j'ouvre en un tour de main pour les faire parler je dois d'abord les laver, les curer, les frotter, les chauffer, les respirer, les blanchir, les usiner, les regarder beaucoup. Je les touche des centaines de fois chacune, je les connais sur le bout des doigts."

    Julie Dalmon


    Sculptrice avant tout, Julie Dalmon ne s'est tournée vers le dessin qu'en 2016 avec sa série Taureaux, des petites scènes érotiques entre bovides représentées sur des omoplates de veau. Une matière qui se prépare, s'apprivoise, s'appréhende différemment des autres. Son rapport à l'intime est ainsi double: initié par l'érotisme des dessins, amplifié par l'organicité des matériaux. Rien d'anodin dans les choix de l'artiste de l'impétuosité du taureau à la puissance évocatrice des huitres qui serviront de supports pour ses Oubliées (2017), Julie Dalmon nous montre le chemin vers une pratique qui renoue avec les sens.

    Quand as-tu choisi de travailler directement sur de la matière organique ? Qu'est-ce qui a déclenché cet intérêt pour ce type de matériau, de pratique ?

    Avant les Taureaux, je n'avais pas réellement de travail de dessin. Ma pratique était entièrement tournée vers la sculpture et rarement vers les formes humaines ou animales. Ce sont les taureaux que j'observais depuis un moment avec envie qui m'ont poussé vers cette pratique. La mise en œuvre qui se prêtait le mieux à ce type de réalisation fut le dessin, parce que je ne voyais pas d'alternative plus intéressante.

    Lorsque j'ai été invitée à proposer un projet pour le salon SALO IV en 2016, je venais de terminer une série de lances Foudres pour lesquelles j'avais travaillé le matériau os pour la première fois. J'ai été littéralement séduite par cette matière dense et lourde, douce et très sensuelle. L'animal me livrait son intimité dans une infinie délicatesse de courbes, de creux et sa familiarité formelle avec l'os humain, long et fin, me permettait d'y projeter la mienne. J'ai tout de suite senti qu'une histoire allait s'écrire avec cette matière. J'ai cherché une palette d'os variés et, dans mon shopping, je suis tombée sur l'omoplate (scapulum) de veau. Je ne l'ai pas utilisée pour les Foudres, ni pour l'Echafaudage, mais je l'ai laissée de côté en attendant qu'elle me parle. Et en pensant a l'érotisme, plus tard, le rapprochement avec le taureau a été immédiat. J'ai donc ressorti les omoplates.

    Tes dessins sur ossements ou sur huitres différent du reste de les œuvres sculpturales. Est-ce pour toi un moyen d'ajouter une part d'intime à ta production ?

    Ou bien sûr, mon travail n'avait, je pense, rien d'érotique jusqu'à ce qui me semble être le summum de l'intime. ne comportait pas non plus de dessin. Il y a cependant de l'intime dans toutes mes productions, à des degrés divers. J'a réalisé ces séries de dessins avec beaucoup d'amusement et de légèreté. A vrai dire ce sont des sentiments rares dans ma pratique qui m'amènent à faire du bruit de la poussière à porter des charges lourdes et à me contorsionner Ce sont dies travaux de longue haleine alors que là la création était relativement brève. D'un seul coup je me retrouvais face a moi-même, assise devant ma table avec un crayon. rien de plus simple comme rapport à la matière

    La série Les Oubliées rappelle les études anatomiques et de proportions qui étaient prisées à la Renaissance. De même les Taureaux peuvent renvoyer aux peintures pariétales des premiers temps. Penses-tu qu'il soit essentiel aujourd'hui de réactiver ou de détourner ces scènes traditionnelles qui construisent l'Histoire de l'art?

    Les artistes de la Renaissance et de la Préhistoire ont cette force qui parle à tout un chacun. On comprend ce que l'on regarde, même si l'on n'a pas fait d'études. La Renaissance épate par son réalisme et ses canons de beauté, la Préhistoire par sa présence paradoxale, son ingéniosité et ses codes mystérieux. Si je caricature: l'un parle trop, l'autre reste muet Mais les deux fascinent. Je ne sais pas ce qu'il est essentiel aujourd'hui de réactiver, mais je pense que ces périodes et les codes qui les caractérisent sont des outils qui communiquent à tous ou presque, et d'une certaine manière cela facilite la réception du public. Detail amusant je me suis, après les Taureaux passionnée pour la Prehistoire. La semaine dernière j'ai découvert le grand-père de mes Taureaux une gravure de rennes, sur un os de renne. L'histoire de l'art fait partie de nous, sa répétition est inevitable et les traces des premiers hommes que nous portions physiquement dans notre ADN influent peut-être.

    Le taureau a été de tout temps empreint d'une forte charge symbolique: fertilité, sexualité et érotisme... Il évoque également une nature indomptable que l'on ne peut que redouter. En quoi était-ce si important pour toi de le représenter et de lui dédier une série complète ? L'interdit, le danger, l'imprévisibilité, l'altérité sont, je crois, la source de l'érotisme. C'est la part non civilisée de l'être. Ainsi chacun peut aimer avec une effroyable fulgurance un monstre, un assassin, une bête. Ou en être une. L'amour est une force qui échappe.

    Selon toi, retrouve-t-on encore suffisamment de motifs symboliques (comme peut l'être le taureau) dans l'art contemporain? Ou s'en est-on éloigné avec le recul de la figuration?

    Je n'ai pas l'impression qu'il y ait un véritable recul de la figuration. Les symboles se cachent partout, même dans la peinture abstraite, dans la sculpture. Ce sont des formes partielles qui font appel à notre culture et à notre imagination, à notre sens de la combinaison pour agir. Y en a-t-il trop, pas assez dans l'art actuel ? Je ne saurais dire. Quant au taureau j'ai la sensation qu'il n'a jamais cessé de sévir dans l'art. J'ai découvert d'ailleurs que, dans l'Égypte antique, le dieu Apis était le fruit de l'éclair. Mes Taureaux ont suivi mes Foudres... On retrouve ainsi toute une lignée consciente et inconsciente dans les pratiques artistiques. Des archetypes qui, intuitivement, traversent le temps et l'espace.

    Le choix de représenter des nus et des ébats sexuels sur des huitres ou des ossements n'est pas anodin... était-ce un moyen pour toi de décupler la dimension érotique de ces scènes ?

    Oui, le support appuie l'érotisme. Enfermer de petits corps humains, tels des perles dans ces coquilles aphrodisiaques me faisait sourire comme mirer les nus au fond des verres de saké, Promesse d'une tin de repas sympathique, La nacre des corps renvoie, je trouve, au marbre des statues grecques aux canons si purs. Aussi, cette matière précieuse et raffinée qui embrasse le corps fiasque de l'animal m'intéressait comme une arme de defense. L'arme est omniprésente dans mon travail. En effet, le grain de sable introduit dans le coquillage est enrobe de nacre et crée une perle, magnifique aberration. La perle ou le canon de beauté sont des figures d'exception. comme l'est l'amour

    Quant à mon emploi des ossements, l'animal en rut posé sur un autre a quelque chose de brut qui m'émeut toujours. Quand nous nous cachons, nous posons mille questions, les animaux, eux, se sautent dessus en plein jour et devant tout le monde....

    Ce travail sur la matière organique change-t-il ton rapport à l'œuvre, à l'objet ?

    Mon rapport à l'objet est fondateur puisque j'ai grandi da une famille d'antiquaires pour qui la matière et l'unicité, rareté, sont des mètres étalons. Chez moi l'objet est animé d'une histoire dont il me nourrit par sa seule présence. Le camé, la coquille d'ormeau, l'œuf, l'ivoire, le corail, l'os e sont des matières qui m'ont accompagnée depuis petites Souvent les visiteurs m'interrogent sur le sort des animaux sur le dos desquels je travaille. Je suis dans une logique de valorisation: les os que je façonne allaient être broyés l'équarrissage pour rentrer dans le cycle alimentaire de ne élevages modernes ou dans la pâtée pour chiens. J'ai reçu des pattes entières avec la chair, la peau, les tendons, les griffes. Je les al patiemment découpées, au scalpel, malgré l'odeur de la mort. Ce ne sont pas des tubes de peintures que j'ouvre en un tour de main pour les faire parler je dois d'abord les laver, les curer, les frotter, les chauffer, les resp les blanchir, les usiner, les regarder beaucoup. Je les touche des centaines de fois chacune, je les connais sur le bout des doigts.

    Lisa Toubas - Revue Point contemporain hors-serie ​