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Thierry Vieux + follow
Arrivé à maturité, l’artiste s’est affranchi de la nécessité de “peindre de jolis visages”. Il ne cherche plus à plaire, mais à dire. Sa main, désormais libérée, devient l’outil d’une expression viscérale, presque urgente. Sur la surface, c’est une fougue contenue depuis longtemps qui explose, se répand, sature.
Les portraits apparaissent comme des visions, des figures fantomatiques surgies de la matière. Ils ne sont pas “posés”, mais arrachés au support — habités par une énergie intense, nerveuse, une émotion brute qui semble vouloir percer la toile. Le regard du personnage, ici, semble à la fois présent et ailleurs, comme suspendu entre deux mondes.
A propos de Thierry Vieux
Formé aux Arts Plastiques à Aix-en-Provence, mais c'est une rencontre décisive avec un professeur brésilien qui l’emmène à São Paulo, où il expose pour la première fois. Ce séjour prévu pour trois mois se prolonge en huit années : il devient alors le portraitiste prisé de la bourgeoisie brésilienne, développant un style classique qui façonne son œil et son geste.
Mais c’est dans les rues de cette métropole cosmopolite qu’il puise une inspiration profonde : graffitis, affiches déchirées, murs usés par le temps… Thierry Vieux en extrait une matière vivante qu’il transpose sur ses toiles.
Avec le temps, l’artiste s’affranchit du besoin de plaire. Sa peinture devient un exutoire, un cri intérieur. Les visages qu’il fait surgir de la matière ne sont plus des représentations, mais des présences : figures spectrales, tendues entre apparition et disparition.
Peints sur des affiches récupérées, ses portraits prennent forme au fil de couches d’acrylique appliquées au couteau ou au pinceau. L’œuvre évolue lentement, dans un dialogue constant entre le geste et la surface. Déchirures, textures et accidents deviennent partie intégrante du récit, insufflant à la composition une vibration presque musicale.
Chaque tableau est une trace, un fragment d’émotion brute, à ressentir plutôt qu’à contempler, ... à la croisée entre Giacometti et les portraits du Fayoum...